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Interview | Maxime : d’apprenti-musicien à musicien-intervenant

Cet article est une archive, certaines actualités sont peut-être dépassées.

Quelle a été ta première rencontre avec l’ARA ?

J’ai entendu parler de l’ARA, lors d’une soirée entre potes en 2011. À la même période, je venais de me mettre à la MAO et j’avais envie de parfaire mes connaissances. J’ai rencontré Steeve, le prof de l’ARA, aux portes ouvertes. Mais en discutant, on s’est dit que j’étais déjà bien autonome et que les cours sont plus destinés à des personnes qui débutent. Puisque j’étais dans les murs, je suis allé voir DJ Asfalte qui présentait son parcours DJing. C’était une grosse découverte pour moi et ça m’a beaucoup plu ! Je me suis dit « Vas-y, lance-toi dans un truc tout nouveau ! ». Et je me suis inscrit pour la première fois à l’ARA. Après un an de DJing j’ai fait une pause, puis en 2015-2016 je suis revenu pour prendre des cours de batterie (depuis le conservatoire, ça me manquait !).
Mon petit bout de chemin avec l’ARA a continué cette année avec Stienis->http://stienis.com/], mon projet perso. J’ai été lauréat du tremplin [Tour de Chauffe et j’ai donc bénéficié d’un accompagnement artistique.

Comment en es-tu arrivé à animer des ateliers d’initiation à la pratique musicale ?

En 2016, j’ai arrêté mon taf pour me consacrer exclusivement à Stienis et j’ai fait énormément de rencontres. Plusieurs personnes m’ont conseillé de faire des ateliers parce que c’est à la fois très enrichissant et intéressant sur le plan financier. Beaucoup d’artistes cumulent une activité artistique personnelle et une vie de prof de musique.
J’ai donc rencontré Pauline et Charlotte du pôle médiation culturelle de l’ARA. Elles m’ont d’abord missionné pour faire des ateliers d’éveil musical dans des écoles maternelles et de fil en aiguille j’ai fait d’autres ateliers, pour différents profils de « curieux ».

Comment as-tu construit tes premiers ateliers ?

Sans expérience préalable, je me suis bien demandé comment j’allais faire. Puis, évidemment, je me suis renseigné. Il y a pas mal de ressources en ligne, des ateliers filmés qui permettent de voir un peu comment font les autres et de piocher de bonnes idées. J’ai aussi participé à des réunions peer-to-peer à l’ARA. On se rencontre entre musiciens intervenants, on échange des méthodes, des bonnes pratiques, etc. Ça m’a bien aidé.
Après, il faut se lancer ! Au fur et à mesure de mes expériences, je me rends compte des propositions qui fonctionnent, ou pas. Avec les enfants, c’est facile de savoir s’ils trouvent nul ce que tu leur présentes, ils n’y vont pas par 4 chemins ! Là où un adulte peut se montrer patient, l’enfant est direct, sans filtre. L’avantage, c’est que tu progresses vite !

« La MAO peut être un peu difficile au début, donc je fais des ateliers sympas pour qu’il y ait du plaisir immédiatement. S’écouter les uns les autres, expérimenter le jeu en groupe, c’est une force de l’ARA dans sa façon d’apprendre la musique, elle est faite pour être partagée et pas pour se vivre seul !»

Qu’est-ce qui te plait dans le fait d’animer des ateliers ?

J’ai eu la chance d’aller au conservatoire. Ça m’a apporté plein de choses positives, mais j’ai moins aimé la manière de transposer des méthodes très scolaires à l’apprentissage de la musique. Le système de notes, le fait de lire du solfège devant tes camarades qui peut être assez humiliant si tu n’y arrives pas… Moi, paradoxalement, j’étais très bon à l’école et je me suis retrouvé dans la position du cancre, je l’ai assez mal vécu.
Du coup, quand j’ai découvert la pédagogie de l’ARA, j’ai trouvé ça énorme ! J’ai toujours adoré transmettre mon savoir et j’ai eu envie de travailler avec cette méthode. On te met l’instrument dont tu as envie directement dans les mains. On te donne les ressources pour que tu puisses tout de suite en jouer. Et c’est aussi ce que j’applique dans mes ateliers. La MAO peut être un peu difficile au début, donc je fais des ateliers sympas pour qu’il y ait du plaisir immédiatement. S’écouter les uns les autres, expérimenter le jeu en groupe, c’est une force de l’ARA dans sa façon d’apprendre la musique, elle est faite pour être partagée et pas pour se vivre seul !

« J’ai toujours adoré transmettre mon savoir et j’ai eu envie de travailler avec cette méthode. On te met l’instrument dont tu as envie directement dans les mains. On te donne les ressources pour que tu puisses tout de suite en jouer. »

Peux-tu nous raconter l’un de ces projets ?

Là, avec Ronan Moinet (LaBotanique), on vient de finir un projet avec des jeunes mineurs de l’Établissement de Placement Éducatif (EPE) de Douai. Lors de la première rencontre, on avait à disposition des micros, une batterie, des guitares et mes instruments de MAO. Je leur ai montré comment fonctionnaient les contrôleurs de MAO et puis on s’est laissé aller à l’improvisation. Je les ai laissé faire ce qu’ils aimaient.
Dans le groupe, un jeune faisait du beatbox, il avait un super niveau ! Un autre s’est mis à jouer sur une conga. En les laissant improviser sur les instruments qui les attiraient, tout le morceau s’est construit à partir de leurs influences. Pour les paroles, ils se sont tous mis d’accord sur le thème de l’immigration : un jeune était serbe, il est passé par l’Allemagne avant d’arriver en France, un autre était tunisien, arrivé en France récemment. On a construit tout un morceau autour de ça.

Le titre réalisé par les jeunes de l’EPE de Douai est en écoute ici :

Comment fais-tu le lien entre ta pratique personnelle et la transmission du goût de la musique ?

J’ai commencé à monter sur scène avec Stienis il y a tout juste un an, en décembre. Tour de Chauffe est arrivé en février, j’ai fait un Bilan Scénique et Artistique en mars, avec Alexandre (Alb) Cramoisy et Charlotte Dubois. Ils m’ont apporté pas mal de conseils pour l’amélioration du live, la gestion du son, la position sur scène. Suite à ça, j’ai fait évoluer le projet, je me suis mis à bosser avec Eqko, un artiste numérique, pour présenter une performance son, lumière et vidéo.
J’ai eu envie de rendre le live le plus interactif possible. Je retourne les contrôleurs vers le public pour que les gens captent ce qui se passe sur scène. Ce n’est pas facile pour ceux qui ne font pas de musique d’appréhender la différence entre un live set et un DJ set, donc je fais en sorte de montrer ça. J’ai la même approche dans les ateliers quand je montre que quand on tourne tel ou tel potard ça a tel effet sur le son, etc.

Stienis en live, c’est ça :


Merci à Maxime d’avoir pris le temps de partager ces expériences avec nous !
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