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L’ARA met en place un congé menstruel pour ses salarié·es

Depuis janvier 2023, l’ARA met en place une expérimentation autour du congé menstruel. Celui-ci permet à toutes les personnes menstruées salariées de l’association de bénéficier d’une journée de congé supplémentaire chaque mois en cas de règles douloureuses, sans avoir à passer chez le médecin.

Mais pourquoi fait-on cela, est-ce que c’est pertinent, comment le met-on en place ?

On vous détaille tout ça dans cet article !

Pourquoi un congé menstruel à l’ARA ?

L’équipe de l’ARA est engagée, par les valeurs portées par l’association, dans plusieurs réflexions et expérimentations, notamment sur les questions d’égalité de genre dans le milieu musical.

Notre devise « tous·tes musicien·nes » en est d’ailleurs un bon exemple, mais nous avons aussi mené d’autres actions : une étude « on ne nait pas musicienne…» menée en collaboration avec la Cave aux Poètes sur le parcours des musiciennes de la région, et plus récemment un workshop en non mixité afin de démystifier les aspects techniques de la scène. Ce workshop avait abouti à une session live lors de la JAM du Bar Live qui a suivi.

A l’écoute des différents échanges et réflexions qui peuvent être engagées sur le réseau des musiques actuelles, l’initiative menée à La Bobine à Grenoble a attiré notre attention… et pourquoi pas nous ? 

Ce serait la suite logique, une action avec un impact direct, d’autant plus que l’équipe permanente est composée à 70% de femmes.

Est-ce que c’est pertinent ?

En tant qu’espace associatif, où l’éducation populaire fait partie de notre approche, l’expérimentation a toute sa place. La mise en place d’un congé menstruel en est une, qui répond aux aspirations d’égalité et d’équité de genres intégrées à nos valeurs.

La question de la qualité de vie au travail est un enjeu d’actualité, et cette expérimentation est un moyen de répondre à cette ambition.

De façon plus générale, mettre en place un congé menstruel et en parler publiquement permet d’ouvrir le débat, de s’emparer de la question des règles douloureuses et de leur impact sur le bien-être au travail. De notre côté l’expérimentation a été abordée dans un groupe de travail non mixte, permettant d’échanger sur la problématique et d’informer les collègues masculins sur cette question.

Les principales réserves que nous avons pu voir sur l’instauration d’un congé menstruel sont le risque de discrimination à l’embauche, l’invisibilisation et la banalisation des douleurs menstruelles. L’initiative que nous portons n’est peut-être pas LA solution,  mais nous pensons que c’est une occasion de mettre en avant cette question, de parler des règles qui sont souvent taboues en entreprises, en attendant des décisions de la part des pouvoirs publics (améliorer l’information sur les menstruations, reconnaissance et prise en charge des cycles pathologiques…).

Et concrètement ?

A l’ARA, la démarche a été assez simple. La question a été posée lors d’un comité social et économique (CSE). Le conseil d’administration s’est positionné en faveur d’une expérimentation d’une année.

A partir de là, un groupe de travail s’est réuni afin d’identifier les enjeux et d’en dessiner les modalités de mise en œuvre. Corollaire à cela, cet espace de discussion safe a libéré la parole autour de cette question. Un accord d’entreprise a été signé en janvier entre les représentant·es du conseil d’administration et des salarié·es :

  • A l’ARA, le congé menstruel permet de bénéficier d’1 jour de congés facultatif par mois, non cumulable en cas de règles douloureuses ou de syndrome prémenstruel pathologique.
  • Ce  congé est rémunéré comme un jour de congé payé classique.
  • La prise de ce jour est exempt de certificat médical : la bonne foi de la personne est suffisante.
  • Une journée de télétravail peut remplacer le congé menstruel si les missions et l’équipement de travail du·de la salarié·e le permettent.
  • L’équipe de direction et d’administration s’engagent à prendre des dispositions assurant la confidentialité des informations données par les salarié·es.

Avec cette action, nous sommes fier·es de faire un pas, même modeste, vers un peu plus d’égalité, et nous sommes persuadé·es que chaque initiative, quelle qu’elle soit, permet de faire avancer une grande cause !

Lire le communiqué de presse

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